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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 12:10

Le Festival du film franco-arabe présente des films récents qui par leur thème, leur production ou leur financement témoignent d’une coopération entre la France et les pays arabes. Depuis deux semaines, sept films sont présentés dans sept villes palestiniennes différentes : Jérusalem, Ramallah, Naplouse, Hébron, Jénine. BethleHem et Gaza.

Vivant à Naplouse, j’ai sauté sur l’occasion pour aller visionner les films et faire quelques rencontres intéressantes.  Une amie française qui vit dans le camp de Jénine a aussi voulu saisir l’opportunité de vivre quelques moments culturels intéressants et s’est donc joint à moi, l’espace de quelques soirées.

Le Festival s’est ouvert sur le premier long métrage de Sameh Zoabi : « L’Homme sans portable ».  Sameh est un jeune réalisateur qui a grandi à Iksal, près de Nazareth.  Il vient tout juste de terminer un Master en réalisation à New York.  Le film était rigolo et bien monté.  J’ai passé un excellent moment.

Dimanche, Sarah s’est joint à moi et nous sommes allées voir le film de Kamal Aljafari : Port of Memory.  Le film témoignait de la vie quotidienne d’une famille palestinienne qui est sur le point de perdre sa maison.  C’était un film très lent et je me suis un peu perdue dans les détails de la vie de cette famille. Sarah a trouvé que le film faisait montre d’une grande désespérance. La séance de questions et réponses qui a suivi le visionnement du film était très intéressante avec l'intervention des Palestiniens très enthousiastes à propos du film.

Hier nous avions décidé, Sarah et moi, d’aller voir la pièce de théâtre Antigone de Sophocle au Théâtre National Palestinien. Cette tragédie grecque a été écrite environ 441 avant Jésus Christ.    La pièce était en arabe mais un moniteur en haut de la scène faisait la traduction en français.  La mise en scène et la traduction française est d’Adel Hakim. La merveilleuse musique est du Trio Joubran.  J’avoue que j’y allais un peu de reculons mais je voulais faire plaisir à Sarah.  À mon grand ravissement, nous avons passé une excellente soirée.  Le jeu des acteurs, la musique, le décor qui laisse passer la lumière et un extrait d'un poème de Mahmoud Darwich.  Tout était parfait.

"Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : l’hésitation d’avril, l’odeur du pain à l’aube, les opinions d’une femme sur les hommes, les écrits d’Eschyle, le commencement de l’amour, l’herbe sur une pierre, des mères debout sur un filet de flûte et la peur qu’inspire le soulèvement aux conquérants.

Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie:  la fin de septembre, une femme qui sort de la quarantaine, mûre de ses abricots, l'heure de soleil en prison, des nuages qui imitent une volée de créatures, les acclamations d«'un peuple pour ceux pour ceux qui montent souriants vers leur mort et la peur qu'inspire les chansons aux tyrans.

Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie: sur cette terre se tient la maîtresse de la terre, mère des préludes et des épilogues.  On l'appelait Palestine.  On l'appelle désormais Palestine.  Ma Dame, je mérite la vie, car tu es ma dame."  1986 Sur cette terre M.D

 Je vous présente un extrait de la pièce trouvé sur You Tube pour vous mettre dans l’ambiance. La pièce commence avec la mort des deux frères: Polynice et Etéocle qui étaient devenus des ennemis.  Antigone fait part à sa soeur Ismène qu'elle bravera l'interdiction du roi Créon et donnera une sépulture à Polynice.

 

 

Ce soir j’irai voir le film «  Des hommes et des Dieux ».  Un monastère perché dans les montagnes d’Algérie, dans les années 1990.  Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans.  Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée, la terreur s’installe dans la région.  Le film s’inspire de l’histoire des moines de Tibbhirine et de leur enlèvement en 1996.

Et demain soir, en fermeture du festival, sera présenté le magnifique film du Québécois Denis Villeneuve : «  Incendies ».  Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, ce film est tiré d’une pièce de Wajdi Mouawad.  Un notaire lit à un couple de jumeaux le testament de leur mère.  Ceux-ci apprennent qu’ils ont un frère et un père qu’ils ne connaissent pas.  Ils partiront à la découverte de l’histoire de leur mère en Palestine.

 

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commentaires

A
<br /> Une précision. L'action du film "Incendie" se déroule dans un pays arabe indéterminé (c'était voulu par l'auteur). Il s'inspire toutefois de la guerre civile au Liban.<br /> <br /> <br />
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